°C-ute Canapé

samedi 21 décembre 2013

"Jehan de Saintré" d'Antoine de la Sale


J'ai lu ce roman dans le cadre du Challenge ABC et du challenge Un Classique par mois.

Présentation de l'éditeur
Jehan de Saintré est le chef-d’œuvre du roman français du XVe siècle. On y voit une jeune veuve faire l'éducation mondaine, chevaleresque et sentimentale d'un page du roi, presque un enfant encore, Jehan de Saintré. Guidé par elle, il devient un chevalier brillant et illustre, au point de préférer la poursuite de la gloire à d'autres plaisirs. La dame cherche alors des satisfactions plus substantielles auprès d'un abbé gras et vulgaire, qui ridiculise Saintré. Celui-ci tirera de lui comme de l'infidèle une terrible vengeance.
C'est un récit charmant et un peu cruel, qui mêle non sans ambiguïté le ton du roman de chevalerie à celui du fabliau. Ce volume en offre une édition nouvelle, accompagnée pour la première fois d'une traduction en français moderne.

Mon avis
Pour faire court, je suis déçue, car le résumé me faisait espérer beaucoup mieux, sans compter que j'avais étudier un extrait en cours d'ancien français qui avait attisé ma curiosité. Seulement voilà : le dit extrait ne se trouve que vers la fin. En un sens, on peut dire que la prof avait fait preuve de bon goût ! Seul le dernier quart du livre est vraiment intéressant. Les trois premiers quarts souffrent de longueurs et de répétitions, sans compter qu'à ce moment-là, le personnage de Saintré n'est qu'un niais qu'on a envie de jeter aux ordures, histoire d'avoir la paix. Il suit aveuglément tous les désirs de sa dame, et ce n'est que lorsqu'il dévie du chemin qu'elle lui a tracé que mon intérêt pour ce livre s'est enfin réveillé. Finalement, c'est "le ton du fabliau", pour reprendre les mots de l'éditeur, qui m'a plu, alors que celui du roman de chevalerie m'a laissée froide - pour cela, je préfère clairement Chrétien de Troyes ! Mon cœur s'est serré à la fin, la dernière scène a quelque chose de terrible, qui ne laisse pas indifférent.

Extrait (en français moderne, pour simplifier la tâche à ceux qui n'ont pas coutume de lire du français du XVe siècle ^^)
"Nous vous rendrons visite plus souvent, car nous entendons acquérir une plus large part de vos indulgences."
Et tous se réjouirent de cette résolution.
"Mais, quant à vous, Abbé, reprit-elle, nous vous prions instamment de vous abstenir à l'avenir de nous offrir une telle débauche de vin et de nourriture, car vraiment nous n'en voulons plus.
- Eh bien alors, Madame, des toasts à la poudre de duc, à l'hypocras, au muscat, au grenache, au malvoisie ou au vin grec, après la messe, en ces temps de privation, vous ne défendez pas tout cela ?
- Mais si, répondit Madame, car en ces jours nous entendons jeûner.
- Jeûner ? Ce n'est pas pour si peu que vous romprez votre jeûne ! Et puis, je vous donnerai l'absolution !"

12/20
Clapotant

2 commentaires:

  1. C'est intéressant qu'il ait mis une traduction parce que lire de l'ancien français c'est assez fatiguant je trouve. Bonne soirée :)

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    Réponses
    1. Oui, je suis d'accord. ^^ J'aime bien le principe des éditions bilingues.
      Bonne soirée à toi aussi :)

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