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vendredi 14 juin 2013

"Le Silence de la mer", et autres récits de Vercors


Dans le cadre du baby-challenge classique, du cercle de lecture et du challenge "Comme à l'école", j'ai lu ce recueil de nouvelles.

Présentation de l'éditeur
Les Editions de Minuit ont été conçues par Vercors (pseudonyme de Jean Bruller) à l'automne 1941 et crées par lui avec Pierre de Lescure.
Le Silence de la mer est le premier titre à y être publié. Une vingtaine d'autres suivront jusqu'à la Libération, mais c'est le texte inaugural de Vercors qui connaît le plus grand retentissement. Cette sobre histoire, où une famille française s'oppose par le silence à l'officier allemand qu'elle a été obligée de loger, est un réquisitoire implacable contre la barbarie hitlérienne. Sous la calme surface des eaux, c'est la terrible "mêlée des bêtes dans la mer" qui se trouve soudain révélée, et toute "la vie sous-marine des sentiments cachés, des désirs et des pensées qui se nient et qui luttent".
Les récits qui accompagnent ici Le Silence de la mer ont une portée peut-être moins complexe mais tout aussi forte. Ils lancent un vibrant appel aux vertus d'un humanisme conscient de ses devoirs.

Mon avis
J'ai ressenti une véritable unité dans ce recueil, et j'ai trouvé que les nouvelles que l'on y trouve gagnent à être lue en regard les unes des autres. En effet, ces différentes nouvelles, de longueurs très variables, sont autant de variations autour du thème de la seconde guerre mondiale. Variation du style, mais aussi variation des personnages : loin des stéréotypes, Vercors multiplie les portraits. La France y prend plusieurs formes, sans se limiter non plus à un clivage résistance / collaboration. A ce titre, j'ai trouvé le personnage de Vendresse, dans "L'imprimerie de Verdun", vraiment intéressant.  La résistance elle-même est montrée sous plusieurs angles. Concernant les Allemands, le personnage de Werner von Ebrennac, dans "Le Silence de la mer", est vraiment peu commun. Comme Vendresse, il a ceci de particulier qu'il est complètement à côté de la plaque. De la même manière que Vendresse croit aveuglément en Pétain, Werner croit aveuglément en la cause qu'il sert... Jusqu'à ce que Vendresse, pour sa part, découvre que Pétain est un vieux schock, et jusqu'à ce que Werner, en ce qui le concerne, découvre que la cause qu'il défend n'a jamais existé.
Pour conclure, je dirais que Vercors a réussi un double exploit : me faire aimer un recueil de nouvelles, moi qui ne suis vraiment pas friande du genre, qui plus est sur le thème de la seconde guerre mondiale. J'ai trouvé que sa façon de le traiter était ... révolutionnaire ? ce serait ironique de dire ça, mais voilà : il a beau être un classique, il est largement plus original que la majorité des livres traitant de ce thème. Et c'est peut-être ce qui m'a empêché de soupirer : "Encooooooooore un livre sur la seconde guerre mondiale..."

17/20
A lire absolument

4 commentaires:

  1. Ce n'est pas trop le genre de livre que j'aime lire... Mais je dois avouer que je m'y laisserais presque tenter ! : )

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    1. A la base, ce n'est pas censé être mon genre non plus. x)

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  2. Je serais curieuse de le découvrir.

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