°C-ute Canapé

lundi 12 septembre 2011

"Gone baby Gone" de Dennis Lehane


Je continue de rattraper mon retard !!!

Quatrième de couverture
Patrick Kenzie et Angela Gennaro sont chargés de retrouver une petite fille de quatre ans, Amanda McCready, disparue mystérieusement par une belle soirée d’automne. Leur rencontre avec la mère d’Amanda est pour le moins troublante : cette jeune femme de vingt-huit ans, célibataire, paraît peu concernée par ce qui est arrivé à sa fille qu’elle avait laissée seule, le soir du drame, pour aller dans un bar. Sa vie ne tourne qu’autour de l’alcool, de la drogue et de la télévision. C’est d’ailleurs la drogue qui fournit à Patrick et Angie leur première piste. Ils découvrent en effet que la jeune femme dealait pour le compte d’un certain Cheddar Olamon, à présent derrière les barreaux, et qu’elle aurait détourné les deux cent mille dollars de sa dernière livraison. Le truand se serait-il vengé en kidnappant la fille de son « employée » ? Il est également possible que la fillette ait été enlevée par des violeurs d’enfants notoires, dénoncés par un détenu les ayant connus.
En remontant la piste des « junkies », Patrick et Angie vont tomber sur une demande de rançon, une embuscade et un massacre. Mais alors qu’ils croient l’affaire terminée, ils apprendront de manière fortuite une terrible vérité qui va tout remettre en question. Et les confronter à un dilemme moral.
Ce quatrième volet des aventures de Kenzie et Gennaro, le préféré de Dennis Lehane, distille une petite musique déchirante chère à l’auteur et pose à chacun d’entre nous une question grave à laquelle il n’est pas si facile de répondre.

Mon avis
Ce que j'ai aimé, tout d'abord, c'est que, même si on sent l'empreinte américaine, il n'y a pas de manichéisme et les deux personnages principaux sont loin d'être présentés comme des surhommes.
C'est cette absence même de manichéisme qui contribue au malaise du lecteur, privé de repères rassurants. Pas de manichéisme, ça veut dire pas de solution parfaite. Bien sûr, vous me direz que Léon et Roberta Trett ne sont pas du côté blanc, mais s'il ne s'agissait que de ça... Au-delà de ces rebuts de l'humanité, il y a tous ceux teintés d'un gris plus ou moins prononcé. Il résulte de cette absence de manichéisme comme une sensation d'absurdité chez les personnages. Parce que le monde n'est pas constitué que de blanc et de noir, parce que le monde n'est constitué que de gris et de noir, il semble dépourvu de sens. Une formule me semble résumer parfaitement la chose, et elle est de Broussard : "Tout déconne".

- Tout déconne.
- Comment ça ?
- Tout déconne, a-t-il répété. Vous ne voyez pas ? Les bagnoles, les machines à laver, les réfrigérateurs et les premières baraques qu'on achète, les godasses merdiques et les fringues merdiques... Tout déconne. Y compris les écoles.
- Les écoles publiques, du moins.
- Ah bon ? Prenez donc ces imbéciles qui sortent des cours privés. Vous avez déjà essayé de parler à ces espèces de crétins révoltés ? Demandez-leur ce qu'est la morale, et ils vous répondent que c'est un concept. Demandez-leur ce qu'est la décence, et ils vous répondent que c'est un mot. Regardez-moi ces gosses de riches qui tabassent des poivrots à Central Park pour des histoires de drogue ou juste parce que ça les amuse. Les écoles déconnent parce que les parents déconnent parce que tout déconne toujours ; alors, pourquoi gaspiller de l'énergie, de l'amour ou quoi que ce soit si le monde doit vous laisser tomber ? Bonté divine, Patrick ! Nous-même, on déconne. Ce même était chez eux depuis deux semaines ; personne n'avait la moindre idée de ce qui lui était arrivé. Il était dans cette baraque, on s'en est douté plusieurs heures avant qu'il soit tué, mais on s'est contentés d'en discuter dans un bar. Il a eu la gorge tranchée alors qu'on aurait dû défoncer la porte depuis longtemps.
- Notre société est aujourd'hui la plus riche, la plus avancée de toute l'histoire de la civilisation, et pourtant on ne peut empêcher qu'un gosse soit charcuté dans une baignoire par trois monstres. Pourquoi ?

Le constat est amère et la société américaine est loin d'être glorifiée...
L'accent est bien mis sur le fait que le progrès scientifique et technologique ne va pas forcément de pair avec un progrès moral. Quelle société que celle où les gens sont obligés de fuir la réalité à travers la drogue ou la télévision ! Celle-ci ne cesse d'être fustigée dans le roman. Helene, accro à l'alcool, à la drogue et à la télévision, est celle qui incarne le mieux, dans le roman, ces gens qui se sont complètement coupés du monde et de la réalité.
Un roman que je vous recommande chaudement, et ce bien que je ne sois pas une accro aux polars.


Gone baby Gone fait partie de mes lectures de juillet et entre dans le cadre du challenge la littérature fait son cinéma.

5 commentaires:

  1. C'est vrai qu'il a l'air très sympa !
    Je note ;)

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  2. Je te souhaite d'avance une bonne lecture ! :D

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  3. Il a l'air bien! J'avais lu du même auteur "Shutter Island" que j'ai adoré! Quelques temps après, j'ai même vu le film. Si "Gone, baby, gone" est comme celui-ci, je veux le lire! ;)). Et toi, tu as lu ou vu "Shutter Island"? Si oui, tu as aimé?

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    1. Non, de cet auteur, je n'ai lu que "Gone baby gone", à l'occasion d'une lecture commune, pour tout te dire. ^^ Je ne connaissais pas Dennis Lehane avant cette lecture commune. Si jamais j'ai l'occasion, je lirai "Shutter Island". :)

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